Chorégies d'Orange, une renommée internationale pour le plus ancien festival de France

Né le 21 août 1869 sous l'impulsion de trois notables orangeois et sous le nom de "Fêtes romaines", le plus fameux festival lyrique de France prend le nom de "Chorégies" au début du XXe siècle, pour devenir en 1971 "les Nouvelles Chorégies" et se consacrer entièrement au lyrique et à la musique classique. Retour sur ce festival exigeant et contraignant avec son directeur depuis trente ans : Raymond Duffaut.

Quels souvenirs gardez-vous de la période où vous n’étiez encore qu’un simple spectateur des Chorégies ?

Une superbe Carmen de Raymond Rouleau, en 1961, avec une distribution française merveilleuse : Jane Rhodes aussi grande interprète de ce rôle que Béatrice Uria Monzon, aujourd’hui, et Gabriel Bacquier dans le rôle d’Escamillo.
 Du côté de ce qu’il ne fallait pas faire, l’exemple qui me reste est celui d’une mise en scène de l’Opéra Comique pour Lakmé, mise en scène plaquée, telle quelle, devant le Mur : ça ne marchait pas du tout !
 Je suis allé à l’Opéra dés l’âge de sept ou huit ans. Je suivais deux voies parallèles : je me destinais à être expert-comptable pour obéir à mon père ( c’est ce que l’on faisait à cette époque) et j’étais critique au Provençal durant mon temps libre. Cela a duré une quinzaine d’années puisque j’ai commencé à dix-neuf ans. Cette première expérience m’a beaucoup aidé dans ma vie professionnelle : je sais respecter la liberté de la presse, la liberté  de la critique. Je déplore simplement qu’un critique qui n’a pas apprécié une œuvre – libre à lui – oublie de dire quand le public, lui, a aimé : ce fût le cas pour Catherine Naglestad dans Tosca en 2010, peu appréciée par la critique mais ovationnée par le public.
J’ai aussi été président des amis du Théâtre à Avignon. Cela m’a donné une autre façon de regarder les choses : savoir être du côté du spectateur, avoir une bonne lucidité, que je pense avoir conservé aujourd’hui. Je dois suivre de près toutes les répétitions, et j’essaye cependant de garder cet œil extérieur, celui du spectateur.

Vous avez donc acquis deux regards différents ?

Je dirais même trois regards différentes qui m’ont conduit à assumer une triple responsabilité : artistique, administrative et financière.

Dialogue, désaccords ou disputes, tout se passe donc à l’intérieur de votre seule tête ?

Tout à fait, c’est avec moi-même que je dialogue ou que je me dispute.
Responsable du budget de production et en même temps responsable artistique, je sais que je dois amender le budget, demander des économies, sans pour autant, altérer le projet artistique. Parfois, il vaut mieux suggérer de repartir sur d’autres bases plutôt que de dénaturer à force, d’enlever, enlever… De cette double responsabilité naît, sans doute, une cohérence. 

 Et vos deux meilleurs souvenirs de directeur des Chorégies ?

Elektra en 1991 avec Gwyneth Jones et Léonie Rysaneck, deux chanteuses et deux actrices exceptionnelles, puis Don Carlo avec Montserrat Caballé dans  la mise en scène de Jean-Claude Auvray en 1984 avec les peintures de Jean-Claude Chambas et ses éclats de rouge sur le Mur du Théâtre antique.
 Dans les souvenirs vraiment forts, il y a aussi la réaction de Barbara Hendrix, qui m’a appelé tout de suite après les inondations de Vaison la Romaine,  pour  proposer de faire quelque chose : en quatre jours on a monté un concert ! Cinq mille personnes sont venues et la totalité des recettes a été donnée aux sinistrés.
Il y a aussi eu Georges Prêtre en 1999, le voir malaxer cette musique, c’était incroyable !  C’est un de mes plus beaux souvenirs : un homme qui ne bat pas la musique mais qui « donne des intentions ».


Quels sont les artistes pour qui les Chorégies ont vraiment compté ?

Evidemment, Roberto Alagna, le fidèle : de 1993 pour sa première Traviata jusqu’en 2009 pour  Cavalliera Rusticana et Pagliacci, il a chanté tous les ans. Courte interruption en ce moment puisqu’on le trouvera dés 2012 dans Turandot et pour sa prise de rôle dans Samson et Dalila de St Saëns en 2014.
Vittorio Grigolo a aussi vu sa carrière démarrer vraiment à Orange avec Le Requiem de Verdi en 2008, suivi de La Traviata en 2009. On le retrouve cette année dans Rigoletto où il interprétera  le duc de Mantoue et l’année prochaine, il sera Rodolfo dans la Bohème de Puccini.

Le public des Chorégies, vous a t-il offert de beaux moments ?

Je n’ai jamais vu le public d’Orange se tromper  sur la réalité d’un spectacle. C’est du spectacle vivant  et le public n’a pas besoin d’être savant pour ressentir! Même à la Répétition Générale où le public n’est pas forcément connaisseur, la réaction de fin de spectacle ne diffère pas sensiblement de celle de la première. La  magie du lieu existe, la proximité exceptionnelle avec les artistes est une réalité malgré le nombre.  Il y a ce « mur de public » face à la scène et ce qui se passe nous échappe, nous le savons bien. Au moment où le chef arrive, moment toujours d’une rare intensité, le spectacle ne nous appartient plus… La réaction du public a quelque chose d’instinctif.

Quels ont été les moments vraiment difficiles ?

Sans nul doute, Hérodiade en 1987. Elena Obraztsova a annulé la première puis José Carreras, huit jours avant la représentation, suivi dans la foulée par Montserrat Caballé. Il a fallu remplacer les trois rôles : Françoise Garnier, Viorica Cortez et Alain Fondary ont repris les rôles au pied levé et le public, prêt pour une bronca, leur a, cependant, fait un vrai succès. 
On revient toujours à la réalité du public  d’Orange : Il est généreux ! Dans Aida, quand un ténor a perdu sa voix en cours de représentation alors qu’il était très bon au début, il n’a pas été sifflé lors du salut, alors que toute l’équipe des Chorégies, incapable de changer quoique ce soit dans ce déroulement final, craignait le pire.
 Dans les catastrophes de mise en scène, il y a eu Macbeth en 1986. Une forte « tendance à l’improvisation » a mené le metteur en scène, qui avait « une idée à la minute », à s’affranchir des contraintes du calendrier et Dieu sait qu’elles sont serrées aux Chorégies et qu’on doit arriver tout à fait prêt avant même de poser un pied devant le Mur. Les frémissements du public à la Générale auguraient mal de la suite et le spectacle a été hué par le public. C’est à ce moment-là, aussi, que l’on a pris conscience de l’état de délabrement du Mur, car lors de la descente en rappel des  légionnaires, il y eut un nuage de poussière et des chutes de pierres.
 La météo, source de bien d’angoisses, ne nous a jamais contraint à l’annulation d’un spectacle, seulement à des reports. Nous sommes, pour tout savoir, minute par minute, en lien avec la base aérienne d’Orange qui nous fournit une météo extrêmement précise.
  
Comment peut-on situer les Chorégies parmi les grands festivals du monde ?

Les grands festivals sont toujours européens, malgré les tentatives de  pays émergents avec le festival de Balbek, celui d’Abou Dhabi….  Mais les Nuits Blanches de Saint- Pétersbourg, Glyndenborne, Bayreuth… n’ont pas d’équivalents, à part, peut-être le festival de Santa Fe aux Etats-Unis qu’affectionne tout particulièrement Nathalie Dessay. C’est bien en Europe que cela se passe encore.
Les chorégies ont un cahier des charges bien particulier. Il n’y a que six représentations : deux concerts à soirée unique et deux opéras programmés chacun pour deux soirées. Des chanteurs peuvent préférer des festivals qui leur offrent plus de représentations et donc de meilleurs cachets.
Le lieu est immense : plus de  huit mille places, exactement huit mille trois cent dix-huit. Quand on fait chanter des chœurs, quand on recrute des figurants, il s’agit de plus de cent personnes et tout est à cette échelle démesurée. Se tromper dans la programmation d’un Opéra, ne pas remplir  le théâtre, c’est mettre en péril l’avenir des Chorégies et, nul ne sait, qui comblerait un déficit : car l’autofinancement se monte à plus de 80%. Un taux qui n’existe nulle part ailleurs ! C’est, sans doute, le plus grand risque imaginable en matière de spectacle vivant qui se joue là !
Revenons sur l’an dernier et sur Mireille, qui fût une déception de fréquentation, fréquentation encore plus basse que nos prévisions les plus pessimistes. Heureusement, il y eut le succès du concert lyrique pour remonter les recettes.

Il est donc impossible de prendre des risques, de présenter des opéras moins connus ?

Il nous faut, chaque année, trouver le juste équilibre qui garantisse l’identité  et la survie des Chorégies. Il faut donner à voir du nouveau, mais aussi que le public retrouve du connu, tout cela sans prendre de risque financier : c’est bien la quadrature du cercle !
Les risques sont donc à limiter et voici comment nous raisonnons, en connaissant les motivations du public, après une enquête du Cnrs sur la fréquentation des opéras : ce qui attire le public, ce sont d’abord, les titres, ensuite les lieux et, enfin, les artistes. Donc, quand on programme un opéra peu connu, on essaye une distribution avec des artistes que le public aime. C’est ce que nous avons fait pour Cavalliera Rusticana et Pagliacci en 2009, en donnant les rôles-titres à Roberto Alagna.
Cependant, on sait très bien que la faveur du Public va à Verdi et plus précisément encore à Traviata, Aïda et Nabuccho. Deux Verdi cette année, puis l’an prochain, ce sera un été Puccini avec le retour d’Alagna, avant de retourner à Wagner et Verdi et, enfin en 2014, ce sera la prise de rôle d’Alagna dans  Samson et Dalila de St Saëns. Et là, je sais déjà qu’on ne fera pas deux fois  huit mille places…

Y a t-il des opéras qu’on ne peut pas donner devant le Mur ?

Il y a des ouvrages qu‘on dit intimistes et donc pas destinés à Orange, mais ça ne tient pas comme argument ! Des artistes dont on dit qu’ils ne sont pas faits pour cette scène, n’ayant pas assez de puissance, mais ce n’est pas vrai non plus ! Seule la technique compte : rappelez vous Barbara Hendricks !
Il y a des opéras réputés spectaculaires et donc destinés à Orange, mais il y a souvent malentendu ! Le caractère d’une œuvre tient à sa force sur le plan musical et dramaturgique, c’est tout. Aïda, que nous présentons cette année les 9 et 12 juillet, n‘est pas spectaculaire : à part la scène du triomphe, l’oeuvre n’est faite que de rencontres de peu de personnages.

Propos recueilli par Anne Simonet-Avril

Paru dans Prosper, le Magazine culturel, Vaucluse, Avignon, Drôme provençale, Alpilles. N° 26, juillet, août, septembre 2011.



2011 : 11e festival de Lacoste


A la différence de certains, Pierre Cardin, parmi les hommes possédant une fortune et la mettant aux services des arts, n’a de cesse de vouloir en faire bénéficier la population, même si parfois sa générosité est mal comprise. Avec les jeunes artistes, il procède de même. Il met sa notoriété au service de leur carrière débutante. C’est le cas pour Pauline Fillioux. Né à Cavaillon, après des études à Apt, Avignon et Marseille, elle monte à Paris. De fil en aiguille, elle imagine un spectacle hommage à Serge Gainsbourg dans lequel elle mêle de grands portraits des femmes de sa vie, qu’elle a réalisé en scotch utilisés pour celer les cartons - bluffant !-, avec un spectacle musical, piano, contrebasse, batterie, voix reprenant des chansons peu connues du grand Serge. Cette partie de l’aventure, c’est avec l’auteur, compositeur, interprète Yorfela qu’elle l’a mené, avec la complicité de la chanteuse Pauline Ester et de la comédienne Valérie Stroh et sous le parrainage d’Enzo Enzo ! Après un très beau succès à l’Espace Cardin puis à l’Espace Kiron, à Paris, c’est au pays, grâce encore une fois à Pierre Cardin qu’elle présente sa création.

Olivia Gazzano

11e Festival de Lacoste, du 15 juillet au 5 août 2011, carrière du château du Marquis de Sade.  

Paru dans Prosper, le Magazine culturel, Vaucluse, Avignon, Drôme provençale, Alpilles. N° 26, juillet, août, septembre 2011.


De Sainte-Cécile à Vaison-la-Romaine, Musiques dans les vignes, le changement dans la continuité ...


Avec l’arrivée de Pierre Meffre à sa présidence et le retrait souhaité de Philippe Gut, directeur artistique depuis dix-huit ans, le festival creuse désormais son sillon grâce à Gérard Fournau, également directeur général du Centre national d’insertion professionnelle d’artistes lyriques (Cnipal), installé à Marseille : « En accompagnant les solistes du Cnipal invités lors d’une précédente édition, j’avais apprécié la qualité artistique du festival, son ouverture vers un public large ainsi que la convivialité présente dans les villages, avec la participation des vignerons après le concert.. Je m’inscrirai dans le même état d’esprit, en essayant d’offrir au public des cadeaux que j’aimerais également recevoir. »
Le changement se fait donc en douceur, d’autant que la programmation 2011 doit autant à l’ancien qu’au nouveau mentor: « Philippe Gut avait prévu le concert des solistes du Cnipal en ouverture du festival, le 13 juillet. C’est une bonne idée, mais je n’aurais pas osé », s’amuse Gérard Fournau. Sa « griffe », il faut plutôt la voir dans le spectacle donné au château de Malijay, à Jonquières. Le Rideau rouge, création d’après une nouvelle de Gérard de Gissac pour récitant, François Marthouret, et pianiste, Ilya Rashkovskiy, abordera avec originalité le répertoire romantique, de Chopin à Rachmaninov. « Cette forme inédite au festival est un clin d’œil à Daniel Ceccaldi, qui fut à l’origine de Musiques dans les vignes », souligne Gérard Fournau.
Avec le duo de musique de chambre Alma (piano-violoncelle), le festival découvrira deux musiciens dont les rares apparitions correspondent à autant de coups de cœur. Place ensuite au renommé Quatuor Élysée, ou la rencontre au sommet des écoles russe et française, avec au programme Haydn, Schubert, Beethoven. Autre rencontre, mais franco-italienne, avec les musiciens du Quatuor Antarès. Ils reviennent au festival en compagnie de l’altiste David Vainsot pour interpréter notamment le quintet n°4 K516 en sol mineur de Mozart. Enfin, le festival se terminera par deux concerts empreints de fougue et de virtuosité avec les quatre musiciennes du Quatuor Sine Qua Non qui revisitent la danse à travers l’histoire, depuis Lully jusqu’au tango de Piazzola ; puis avec les quatre brillants saxophonistes du Quatuor Habanera lancés dans un répertoire qui s’étendra de Bach à Michel Legrand en passant par Ligeti. Après tant de siècles survolés, ils auront bien mérité un verre de côtes-du-rhône…

Festival Musique dans les vignes, du 13 juillet au 5 août 2011, 21 h 30, www.musiquesdanslesvignes.com

Renaud Bertoli

Paru dans Prosper, le Magazine culturel, Vaucluse, Avignon, Drôme provençale, Alpilles. N° 26, juillet, août, septembre 2011.


Saint-Paul Soul Jazz, Nuits du Val des Nymphes, Parfum de jazz, un été très jazzy en Drôme provençale


Les premières notes  de Soul jazz retentiront à St Paul trois Châteaux le 8 juillet et la soirée cubaine de clôture de Parfum de jazz à Buis les Baronnies, se tiendra le 20 août. Entre temps, il y aura eu les Nuits du Val des Nymphes à la Garde Adhémar. Après un mois de juillet toujours trop intense, on prendra le temps d’apprécier les belles nuits d’août en musique. Quelle belle idée un festival de fin d’été !

Avec St Paul Soul Jazz, sixième édition préparée par l’équipe d’Emergence, tout l’héritage de la musique noire américaine est revu, revisité et interprété par des jeunes européens. Une belle preuve de l’universalité de ces rythmes dans un festival à la fois tout public et très pointu!  Au cœur de la vieille ville, ce sera la fête, une fête très bon enfant faisant se côtoyer jeunes et moins jeunes devant un mur de scène qui ferait rêver plus d’un festival prestigieux : la très belle façade de l’hôtel de Castellane (fin dix-huitième siècle) et la silhouette de la cathédrale. Les concerts présentent deux groupes par soirée et donc trois longues et belles soirées, les 8, 9 et 10 juillet à 21h 30. Au programme : Get Up feat avec Linda Muriel  de Londres et The Cherry Bopper de Bilbao. Deuxième soirée avec deux groupes londoniens : The Grits et Speedometer feat. Soirée de clôture avec Filthy Six de Londres et The Sweet Vandals, de Madrid.

A la Garde Adhémar, les amis des amis viendront charmer les nymphes, trois soirs de suite du 15 au 17 juillet. La formule est sympa: un jeune talent à découvrir en ouverture à 19 h, un repas sur place et un second concert à 21h30. A retenir tout particulièrement le concert  du 16  juillet, regroupant Daniel Humair à la batterie, Louis Sclavis à la clarinette, Bruno Chevillon à la contrebasse et au saxo Jean-Charles Richard : une rythmique impressionnante d’inventivité ! En première partie, un accordéoniste à découvrir :  Vincent Periani.

Parfum de jazz propose 17 concerts dans huit villages de la Drôme provençale, ainsi que des animations gratuites, des apéros musicaux et toujours du swing bien tempéré. On reste dans le classique et les valeurs sûres: ouverture du festival à St Restitut avec un hommage à Miles Davis le 8 août . Des temps forts avec un hommage à Amstrong, pour le quarantième anniversaire de sa disparition : Denise King chantera « The Good Book » avec le choeur Cantaréunion de St Paul, sur la place Castellane, le  11 août. La veille, même lieu, concert de Didier Lockwood avec son nouveau quintet : les Jazz Angels. Le  12  août, un concert en solidarité avec le japon présentera la diva japonaise: Charito. La Garde Adhémar prendra le relais, les 13 et 14 août : hommages à Miles Davis puis à Ella Fitzgerald. Le festival rejoint ensuite Buis les Baronnies, son lieu de naissance à la fin des années 90 : de nombreuses animations gratuites en ville seront proposées :  apéro-swing, siestes musicales, balade en musique et, bien sûr, ateliers. Un hommage sera rendu à Gainsbourg les 15 et 16 août avec en fin de soirée la projection du film de Joann Sfar. Une soirée flamenco-Jazz est programmée le 18 avec Caja negra. Enfin, le 20, soirée de clôture cubaine avec Janysett McPhersen quartet. Quel mois d’août réjouissant!!!
Mention spéciale : le chœur Cantaréunion présentera le 9 août à 21 heures à l’Abbaye de Bouchet et le 12  à Montbrun-les-bains, les chants créoles de la Réunion et de Madagascar.

 Anne Simonet-Avril

Paru dans Prosper, le Magazine culturel, Vaucluse, Avignon, Drôme provençale, Alpilles. N° 26, juillet, août, septembre 2011.

Festival de quatuor à cordes du Luberon, vers un souffle nouveau


Après 35 ans d’existence et l’arrivée d’une nouvelle présidente à sa tête, l’heure est à l’évolution pour l’un des plus anciens festivals du Vaucluse. Ce que confirme Marianne Abate, membre du comité d’organisation : « Hélène Caron-Salmona a souhaité en resserrer la durée. Des trois concerts organisés chaque week-end des mois d’été, nous en programmons dorénavant un tous les soirs du 14 au 28 août. Au-delà du public local et des résidents secondaires, nous espérons ainsi conquérir de nouveaux spectateurs amoureux des quatuors à cordes en les incitant à venir passer quelques jours dans la région. »
Autre nouveauté, avec la création de deux académies dans les châteaux de Lourmarin et de Saumane-de-Vaucluse, où de jeunes quatuors étudiants pourront bénéficier pendant une semaine des conseils de quatuors aussi réputés que Manfred et Antarès ; quatre concerts de fin d’après-midi dans des villages du Luberon ponctueront ces académies. Enfin, le festival organise également des masters-classes réservées aux jeunes musiciens, « ce qui pourrait permettre de rajeunir notre public », conclut Marianne Abate.
Malgré ces évolutions, l’exigence artistique et la diversification des lieux restent les points forts du festival international de quatuors à cordes du Luberon. À côté des ensembles précédemment cités, et dont la réputation n’est plus à faire, la venue des quatuors Signum, Arpeggione, Zaïde et Rubens dans des cadres aussi magiques que le cloître de l’abbaye de Silvacane, les églises de Cabrières, Goult et Roussillon, le théâtre des Terrasses, à Gordes, ou le jardin du château de Saumane-de-Vaucluse augurent de grands moments musicaux.

Renaud Bertoli

Festival international de quatuors à cordes du Luberon, du 14 au 28 août 2011.

Paru dans Prosper, le Magazine culturel, Vaucluse, Avignon, Drôme provençale, Alpilles. N° 26, juillet, août, septembre 2011.



Musicales en Tricastin, la tentation lyrique


Dix ans déjà ! Du 22 au 29 juillet, dans ses lieux habituels de concerts, fidèle à ses exigences de qualité, la manifestation tricastine nous promet un coup d’éclat avec Carmen en version de concert.
Mais ce ne sera pas la seule occasion lyrique. La cathédrale offrira ses voûtes claires aux voix enfantines de la maîtrise de l’Opéra National de Lyon. Un programme varié, « Opéra et canzone » avec Rossini, Britten, Bizet… dirigé par Karine Locatelli.
La cour d’honneur de Suze retentira  des éclats de rire et des éclats musicaux d’un quatuor qui décoiffe : à bas les concerts coincés ! Passer du rock à l’opéra sans renier la qualité du chant, dépoussiérer l’opéra, se moquer de son côté vieux jeu tout en donnant à entendre les plus beaux airs…. Il y aura de quoi bien s’amuser avec ce « Boys Band » un peu particulier.
Carmen de Bizet sera donné à St Paul 2003. Une valeur sûre dans une  version pour orchestre avec mise en espace. Solistes : Catherine Séon et Philippe Noncle, choeur et orchestre Artemus dirigé par Karine Locatelli. L’occasion  d’aller réentendre ces airs si connus qu’ils chantent  tout seuls dans notre tête : bien sûr, l’amour est enfant de bohème…
Ces nouveautés ne doivent pas faire oublier les valeurs sûres de ce festival : un concert de Musique de chambre à la cathédrale avec la société de musique de Montréal et la violoncelliste Velitchka Yotcheva, dans un programme offrant les plus belles pages dédiées à cet instrument : Schubert, Chopin, Brahms et Haydn
et l’enchantement des nuits de piano à Suze-la-rousse qui sont la signature de ce festival depuis sa création. Les dix grandes sonates romantiques seront interprétées par des fidèles du festival : David Bismuth et Sandra Chamoux pour la première soirée et Pierre-Laurent Boucharlat avec Gérard Gasparian pour la seconde, sous les étoiles avec intermède gourmand en guise d’entracte.

Anne Simonet-Avril

Musicales en Tricastin, du 22 au 29 juillet 2011. www.assodivertimento.org

Paru dans Prosper, le Magazine culturel, Vaucluse, Avignon, Drôme provençale, Alpilles. N° 26, juillet, août, septembre 2011.




Avignon Tremplin Jazz, un anniversaire XXL


Les amateurs de jazz devraient se souvenir longtemps de la 20e édition d’un festival qui mêle avec bonheur la découverte gratuite de jeunes talents et la présentation de têtes d’affiche, tant l’association qui œuvre à son organisation a cassé sa tirelire pour cet anniversaire.
L’ouverture se fera en beauté (02/08) avec la projection d’un documentaire de Bernard Fèvre sur Chet Baker suivi du concert de Stéphane Belmondo, que le légendaire jazzman avait adoubé à ses débuts en l’invitant à jouer avec lui. Pour l’un des plus brillants interprètes de la trompette et du bugle, ce concert sera l’occasion de revenir en Vaucluse où il a enregistré son dernier album, au studio de la Buissonne. Il sera accompagné du même trio que sur ce The same as it never was before : Kirk Lightsey, Sylvain Romano et Billy Hart.
Après les deux soirées consacrées au tremplin européen avec six formations venues de France, Belgique, Hollande et Allemagne (03 et 04/08), le festival fêtera le retour d’Aldo Romano, batteur incontournable de la scène française (05/08), avec un hommage à une autre étoile, Don Cherry, que célèbre son dernier album, Complete communion to Don Cherry. Là aussi, les musiciens de l’enregistrement, Henry Texier, Géraldine Laurent et Fabrizio Bosso, seront de la partie. S’il n’est pas nécessaire d’en rajouter sur la venue d’Érik Truffaz (06/08), véritable star du moment, le concert du prodige cubain Harold Lopez Nussa (07/08) devrait constituer un magnifique bouquet final. Né dans une famille de musiciens de La Havane, il a été reconnu par ce monument du piano qu’est Chucho Valdès : « Ce jeune pianiste est à l’avant-garde d’une nouvelle génération de musiciens. Il possède un son subtil, des idées brillantes et un style musical unique ! » Et pour que la fête soit plus belle, son quartet bénéficiera du renfort de David Sánchez, saxophoniste portoricain à l’éloquent CV : Eddie Palmieri, Dizzie Gillespie, Tito Puente…
Au-delà du plaisir d’offrir cette spectaculaire programmation, Jean-Michel Ambrosino, président du Tremplin Jazz Avignon depuis 2008, préfère tirer un coup de chapeau : « Je voudrais rendre hommage aux créateurs du festival. Derrière l’esprit associatif qu’ils ont insufflé, il existe une vraie histoire d’amitié et la recherche d’une grande qualité musicale. Je leur dois beaucoup, car j’ai découvert le jazz grâce aux concerts du tremplin, et ma première grande émotion fut pour Stéphane Belmondo. » La boucle semble donc bouclée. Venez nombreux pour souffler les bougies !

Renaud Bertoli

XXe Tremplin Jazz Avignon, du 2 au 8 août, cloître des Carmes, Avignon. 

Paru dans Prosper, le Magazine culturel, Vaucluse, Avignon, Drôme provençale, Alpilles. N° 26, juillet, août, septembre 2011.